Laure-Anne Payot, mezzo-soprano

Laure-Anne obtient son diplôme de soliste de chant au conservatoire de musique de Lausanne puis se perfectionne auprès de Kurt Widmer à Bâle et de Peggy Bouveret à Paris.

Elle fait de nombreux stages avec Heinz Holliger, Grörgy Kurtag, Georges Aperghis, Luisa Castellani, Adrienne Csengery ,James Bowmann, Gérard Lesnes, Jos van Immerseel, Hugues Cuenot, Eric Tappy entre autres

L’AMOUR DES COULEURS QUE RECèLENT LES MUSIQUES ET LES LANGUES

Parallèlement aux études de musiques, elle étudie la musicologie et le russe à l’université de Genève. Au cours d’un de ses séjours en Russie où elle va perfectionner sa connaissance de la langue, elle est frappée par une présence de la musique très forte dans la vie quotidienne des citoyens. Ses amis russes chantent dans les rues, les cuisines, les salons et rendent vivante leur tradition populaire et folklorique. Cette façon de vivre la musique ensemble de façon spontanée, décontractée et joyeuse l’inspire.

L’AMOUR DE LA CRéATION

A son intérêt pour la musique qui se transmet de façon orale se joint sa passion de la création contemporaine qui la pousse à chercher loin les possibilités offertes à la voix. Ainsi, elle travaille avec Giovana Marini pour la vocalité populaire et avec Luisa Castellani et Adrienne Csengery pour la vocalité contemporaine. Elle collabore aussi avec de jeunes compositeurs à Genève, Paris, Szombately, Berne. Elle fait le lien entre musique « savante, écrite » et musique de transmission orale, plus populaire.

L’AMOUR DU SAVANT ET DU POPULAIRE

Sa première programmation incluera des chants de troubadours qu’elle chante s’accompagnant d’une vielle à roue-, du madrigal italien, la sequenza pour voix de Luciano Berio. Un autre programme sera composé de chansons élisabéthaines et d’une création de Xavier Dayer pour voix seule sur un sonnet de Fernando Pessoa.

Elle conçoit un programme alliant d’anciennes romances populaires russes et des mélodies russes des compositeurs classiques comme Borodine, Shostakovitch, Tchaïkovsky, Rimsky-Korsakov, Moussorgsky accompagnées tantôt au piano et violoncelle, tantôt au violon et à la guitare. C’est l’occasion de créer avec les musiciens, car la musique folklorique laisse une grande part à la liberté. Ajouter des voix est toujours possible.

Elle aime mettre en rapport des univers qui semblent lointains et ont de nombreux points de rencontre.

L’AMOUR DE LA RENCONTRE ET DU DIALOGUE

C’est ainsi qu’elle collabore avec les musiciens syriens Najat Suleiman et Hassan Taha pour un programme qui fait succès, alliant des chansons de troubadours en miroir avec des chansons orientales chantées par leur duo Oud/chant arabe dont les textes ont les mêmes origines, à savoir la poésie arabe, dans laquelle on reconnaît la mère et la maîtresse commune de l’espagnole et de la provençale. Hassan Taha qui est également compositeur arrange ces musiques d’origines lointaines pour Oud, harpe, violoncelle, percussion et deux chanteuses, l’une de tradition occidentale classique et l’autre de tradition orientale. Les partitions de troubadours sont recrées ensemble pour y inclure la voix orientales ainsi que des improvisations données par l’oud.

L’AMOUR DE LA SCèNE,
L’AMOUR DE LA MUSIQUE DE CHAMBRE

Elle a tenu des rôles d’opéra (Cherubino et Arminda chez Mozart, Rosine chez Scarlatti, l’Enchanteresse chez Purcell, Il Satirino chez Cavalli) et de comédienne-chanteuse sur les scènes du Théâtre de Caen, de l’Opéra de Lausanne, au festival Tibor-Varga . Sa présence scénique est remarquée et appréciée pour l’interprétations de partitions à caractère théatral. Des pièces comme le monodrame « der Teich » d’Ezko Kikoutchi, pièce écrite pour elle et l’ensemble Namascae, S(k)ript , pièce écrite pour elle par Eric Gaudibert, Síppal, dobbal, nádihegedűvel, dernière pièce de György Ligeti pour mezzo soprano et quatre percussionistes, Folk songs de Luciano Berio sont des pièces qui lui vont particulièrement bien, l’aspect d’expression scénique étant précieux à leur interprétation.

Elle est saluée par la critique pour son interprétation de Pierrot Lunaire à l’Oriental Théâtre de Vevey.

La musique de chambre permet des rencontres humaines et artistiques fortes, toujours en dialogue et en partage. On « fabrique » ensemble.
C’est donc le travail sous forme de laboratoire de recherche en petite formation qu’elle affectionne le plus.

L’AMOUR DE LA MUSIQUE AU QUOTIDIEN

Elle se produit régulièrement comme soliste avec l’ensemble Contrechamps, le Lemanic Modern Ensemble, le CIP, le Nec, l’ensemble Séquence, le TBSO, le festival Archipel, le festival Usine Sonore, les jardins musicaux de Cernier, sous la direction d’Antoine Marguier, Pascal Rophé, Steven Schick, William Blank, Jean Geoffroy, Michael Wendeberg entre autres.

Elle collabore avec l’altiste Anna Spina et le pianiste Fernando Viani à créer des programmes très personnels, mélangeant les timbres de ces trois instruments et adaptant des pièces qui ne sont pas à l’origine écrites pour eux,

Elle enseigne le chant au Conservatoire de Musique de Genève (filière pré professionnelle d’Art Dramatique) et à l’Ecole de musique de Bienne.